Une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation a mis en lumière un vaste système d’internement systématique de la minorité musulmane ouïghour en Chine.
Selon des organisations des droits de l’homme, plus d’un million de Ouïghours, une ethnie musulmane turcophone, sont internés dans des camps de rééducation dans la province du Xinjiang, en Chine.
Pour sa défense, Pékin affirme qu’il s’agit de camps de formation en vue de lutter contre le terrorisme.
L’argument qui ne convainc pas
Une explication rejetée par le secrétaire général de l’Association des constitutionalistes du Niger, Maïna Boukar Karte.
“Quel que soit l’argument retenu, la Chine ne peut pas mettre toute une communautĂ© dans des camps pour les Ă©duquer. Je pense que cela est insensĂ© et rappelle les camps de concentrations nazis pendant la seconde guerre mondiale. Ce que la Chine est en train de faire est assimilable Ă un crime contre l’humanitĂ© et je pense que la communautĂ© internationale doit pouvoir ĂŞtre sĂ©vère par rapport Ă cette pratique.”
Dans sa stratégie de lutte anti-terroriste, le régime chinois a beaucoup renforcé les mesures de surveillance au Xinjiang depuis deux ans. La minorité musulmane ouïgoure est perçue comme une potentielle menace terroriste par les autorités chinoises.
Pour l’imam Dicko, ancien président du Conseil islamique du Mali, l’appartenance religieuse ne peut justifier une telle répression vis-à -vis de cette minorité.
“Que des gens aujourd’hui se retrouvent quelque part dans le monde privĂ©s de libertĂ©, sĂ©questrĂ©s tout simplement parce qu’ils sont d’une religion diffĂ©rente, je crois que c’est horrible et condamnable.”
Les pays africains, soutiens de Pékin
MalgrĂ© les dernières rĂ©vĂ©lations du Consortium international des journalistes d’investigation, seize Etats africains dont font partie par exemple le Cameroun, la RDC, l’AlgĂ©rie, l’Angola ou encore le Burkina Faso soutiennent PĂ©kin.
Le dĂ©putĂ© tchadien Saleh Kebzabo estime que ces pays sont avant tout “motivĂ©s par leurs intĂ©rĂŞts Ă©conomiques” et il condamne cette pratique qui n’est, selon lui, pas dĂ©fendable.
Le constitutionaliste nigérien Maïna Boukar prévient pour sa part que fermer les yeux sur ce genre de pratique créerait un dangereux précédent.
“Les Etats qui soutiennent cette pratique sont en train de favoriser d’autres discriminations criminelles qui vont venir dĂ©grader davantage la question des droits de l’homme.”
L’influence Ă©conomique de la Chine en Afrique permet de comprendre ainsi pourquoi 16 pays Ă ce jour, sur 54 que compte le continent, ont manifestĂ© leur soutien Ă PĂ©kin. Les autres, pour leur part, ne se sont pas prononcĂ©s.

















