La vague de basses attaques groupĂ©es des idĂ©ologues ethno-fascistes, des “intellectuels” satrapiques et des agitateurs frustrĂ©s des groupuscules diasporiques de France (toutes) dirigĂ©es contre l’Ă©crivain et historien Achille Mbembe ont fini par me convaincre – malgrĂ© ma rĂ©ticence formulĂ©e notamment au lendemain du coup d’État post mortem du fils Deby au Tchad – du bien-fondĂ© de la prĂ©sence du grand penseur africain contemporain au Sommet Afrique-France de juillet prochain Ă Montpellier.
Non seulement M. Mbembe est aujourd’hui lĂ©gitimement le mieux placĂ© pour articuler de manière dĂ©passionnĂ©e, apaisĂ©e et objective l’aspiration profonde des populations africaines pour une relation renouvelĂ©e et Ă©quilibrĂ©e avec la France (et au-delĂ avec toute l’Union EuropĂ©enne); il symbolise Ă lui seul par son immense production littĂ©raire et acadĂ©mique l’espĂ©rance des jeunes gĂ©nĂ©rations africaines mondialisĂ©es pour une existence dĂ©barrassĂ©e des thèses complotistes et victimaires qui empĂŞchent dĂ©libĂ©rĂ©ment une partie de l’Afrique noire francophone de s’inscrire pleinement dans ce siècle de l’interdĂ©pendance.
JDE
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POURQUOI ILS ESSAIENT DE DETOURNER ACHILLE MBEMBE DE SA MISSION
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On peut ne pas être d’accord avec Achille Mbembe. On peut même ne pas aimer ses livres que nombre d’entre nous lisons sans en saisir le fond de la pensée. On peut ne pas aimer le personnage, la grande gueule qui traite nos dirigeants démocrates éclairés et bien-aimés de « satrapes » ; qui qualifie de « dictature » les régimes aimables que la planète nous envie. On a même le droit d’être jaloux ! Que serait la vie sans liberté de détester le premier de la classe ? Celui dont les bonnes notes donnaient aux cancres des envies de meurtres … Faites ce que vous voulez mais, par pitié, arrêtez de saturer les réseaux sociaux en pleurnicheries de gamins privés de goûter !
La France a le droit de discuter avec qui elle veut. Elle a choisi Mbembe. A ceux qui s’inquiètent pour lui, dormez tranquille, Mbembe est assez grand pour ne pas se laisser manger par le grand mĂ©chant Macron. Quant Ă ceux – plus nombreux – qui souhaiteraient un carton d’invitation mais n’ont pas l’honnĂŞtetĂ© de l’écrire, serrez les dents et buvez un verre d’eau. On se souvient de la dernière fois que vous avez-vous Ă©tĂ© invitĂ©s Ă l’ElysĂ©e pour y « discuter ». On n’a retenu que l’incontinence du « MOI » et du « JE ». Et cette soif inextinguible de reconnaissance qui vous (nous) ridiculise.
Chers écrivain.e.s et universitaires camerounais au passeport français, vous ne trompez que quelques esprits faibles. Allons donc ! Lorsque viendra le moment de « discuter » avec Madame et messieurs les « intellectuels organiques », qui ont choisi de lier leurs destins aux « satrapies » africaines, on vous sonnera.
Prenez votre mal en patience et pansez vos blessures d’égos boursouflés. Buvez un verre d’eau et encaissez. Ensuite, si vous en avez le courage, regardez-vous dans une glace. Et demandez-vous si l’image que celle-ci vous renverra correspond au sérieux que l’Afrique est en droit d’exiger de ses ambassadeurs.
Par Georges Dougueli

















