Que faire d’un peuple qui se complaît dans un mensonge d’État depuis presque deux décennies Michel Biem Tong? Continuez inlassablement à bien faire votre travail de journaliste et correspondant du CL2P au Cameroun, en prenant date comme vous le faîtes inlassablement.
Monsieur votre travail force simplement le respect dans le contexte totalitaire qui est le vôtre au Cameroun, en décrivant aussi brillamment cette imposture que nous dénonçons depuis presque deux décennies et que nombre de Camerounais n’ont pas voulu voir ou ont appuyé en espérant directement ou indirectement pouvoir un jour en recueillir les fruits (une sorte de “rêve camerounais” sous Paul Biya).
Force est de constater que nos concitoyens en récoltent une fois de plus de l’ajustement structurel
Le CL2P est plus que jamais en veille, guettant quel autre lampiste ou bouc émissaire en fera les frais dans les prochains jours ou mois, à mesure que la situation socio-économique du Cameroun va s’empirer et que la candidature présidentielle du despote de 85 ans en place depuis 35 ans va se préciser .…
[spacer style="1"]
CAMEROUN: OPÉRATION ÉPERVIER: LE PLAN MACHIAVÉLIQUE ET DESTRUCTEUR DU CERCLE TRIBAL (G-BULU)) AU POUVOIR
Tout commence par une nomination par décret du chef de l’État (le fameux décret que certains membres du sérail attendent parfois des décennies!). Une fois nommé, le haut commis de l’État se met au travail. Un membre du cercle tribalo-amicalo-familial autour de Paul Biya (ce que l’écrivain Enoh Meyomesse appelle le G-Bulu), lequel cercle ne jure que par la conservation du pouvoir entre ses mains après Biya, remarque que le haut commis de l’État a du caractère, est intelligent, travailleur, patriote, peu enclin aux combines, indépendant d’esprit, que ce haut commis de l’État fait avancer les dossiers, engrange des financements à l’extérieur, permet au Cameroun de gagner de bons points sur le plan économique.
Le cercle constate également que le haut commis de l’État est très adulé dans sa contrée d’origine. Il y entreprend des actions caritatives. Pendant les vacances, il y organise un championnat qui permet à la jeunesse de s’épanouir. À son domicile à Yaoundé, il reçoit des personnes venues quérir qui une aide financière qui un emploi dans l’administration. C’est la panique dans le cercle. Un membre tient le reste de la fratrie informé. Le haut commis de l’État pourrait contrecarrer leur plan de conservation du pouvoir. Il pourrait être le candidat idéal à une élection présidentielle contre Paul Biya.
Du fait de ses actions, il suscite une certaine assise populaire autour de lui. Le cercle en touche un mot au chef de l’État.
La machine à broyer se met en branle.Premier levier actionné par le cercle: les services de renseignements. Ces derniers sont mis à contribution pour transmettre des informations au chef de l’État sur une supposée velléité de certains de ses proches collaborateurs de lui ravir le pouvoir.
Deuxième levier actionné: le Contrôle supérieur de l’État. Le cercle dépoussière un rapport généralement bâclé et cousu de fil blanc de cet organisme en charge de contrôler la gestion des ordonnateurs des crédits publics et le brandit comme étant la preuve des détournements de deniers publics.
Troisième levier actionné par le cercle: la presse (il s’agit en réalité d’un trio prompt à jouer le jeu). C’est d’ailleurs elle qui fait le gros du job. Cette dernière, contre des espèces sonnantes et trébuchantes, est alimentée par ces informations que lui transmettent les renseignements généraux. C’est également dans ses colonnes qu’échouent les fameux rapports du Consupe. C’est ainsi qu’il est très souvent fréquent de lire à la Une d’un de ces journaux : « Voici la liste des milliardaires-voleurs », «Pleins feux sur les biens mal acquis de Y», «14 milliards détournés par Z en 5 ans».
Au fond, rien de vrai ne transpire de ces informations. L’objectif ici est de manipuler l’opinion et de préparer psychologiquement cette dernière à légitimer l’assassinat politico-judiciaire du haut commis de l’Etat. Sur la foi de ces «informations», l’infortunée est limogée. La Troïka médiatique à solde du cercle se met à nouveau en action : « l’ex-ministre X interdit de sortie du pays », « l’ex-Dg Y bientôt à Kondengui ».
Quatrième levier actionné par le cercle: la police. Pas n’importe laquelle : le groupement spécial d’opération. Unité spéciale en charge de traquer de redoutables bandits, elle est utilisée par le cercle pour cueillir le désormais ex-haut commis de l’Etat à son domicile un matin, devant sa famille, et le conduire à la police judiciaire ou devant le juge d’instruction. Alors entre en jeu le cinquième levier actionné par le cercle : la justice.
Froissé, hué, humilié, diminué et déshumanisé par d’effroyables conditions de détention en prison, notre ex-haut commis de l’État se retrouve donc devant une justice couarde, froussarde et trouillarde du fait des ordres à la con que lui donne le cercle. Le contenu ô combien ridicule du dossier d’accusation encore moins l’argumentation solide de ses avocats ne change rien à son image de «voleur» déjà répandue au sein de l’opinion. Sa cause a déjà été entendue dans une résidence cossue d’un membre du cercle. Le simulacre de procès ne donne qu’un habillage judiciaire – dont légal – à une exécution politique en règle.Au finish, le verdict est lourd: 15, 20, 25, 30 ans, voire la prison à vie.
Et comme si cela ne suffisait pas, le cercle sort une autre affaire tout aussi farfelue que la première, puis en sort une autre et une autre encore, toutes décousues. Voilà l’ex-haut commis de l’Etat plongé dans une tragi-comédie politico-judiciaire sans fin.
Seulement, il n’échappe à aucun camerounais honnête que ces procès à tête chercheuse commandités par le cercle vise en réalité à créer un écran de fumée sur les malversations financières et autres rapines perpétrées par ses propres membres. Ils visent en réalité à reposer le retard économique du pays sur les épaules de ses victimes alors qu’il en est le responsable N°1.Que c’est triste à pleurer de savoir que ce cirque n’est pas prêt de la fin…
Michel Biem Tong, Hurinews, Correspondant du CL2P au Cameroun
[spacer style="1"]
Chers Lecteurs,
Afin d’éviter toute confusion, nous vous invitons à lire attentivement les différentes publications du CL2P, car jamais nous n’avons nulle part affirmé que personne n’a jamais détourné au Cameroun.
Cependant l’idée à l’origine de notre création consiste précisément à mener une lutte en toute transparence et sans merci contre ce fléau endémique au Cameroun et nous sommes toujours surpris de nous retrouver ou face à des dossiers vides (contrairement à la propagande locale), ou avec un pays classé chaque année sans discontinuer dans le peloton de tête des corrompus.
Alors, soit le régime en place ne veut réellement pas s’attaquer à ce fléau, en se contentant comme il le fait depuis deux décennies d’exhiber de parfaits boucs émissaires, soit il attend sans le dire des organisations de la société civile comme la nôtre pour l’y contraindre en toute impartialité.
Nous nous y acheminons inévitablement et aucun auteur réel de malversations ne sera oublié. Parce ce que tant de vies et de carrières auront été littéralement brisées dans cette imposture judiciaire qui a longtemps arrangé tout le monde au Cameroun.
Nous militons en faveur d’une Commission Vérité et Corruption, tout en envisageant (ce n’est pas un secret) de possibles poursuites contre les auteurs des listes de détourneurs qui ont mené de millions de camerounais en bateau.
Bref ce pays changera …Ceux par exemple qui ont perçu et continuent de percevoir des milliards de Francs CFA en retro-commissions dans les projets dits structurants pourraient penser – comme tant d’autres avant eux – qu’ils ne peuvent être concernés ni pris en flagrant délit parce qu’ils sont des proches ou auraient l’appui du Président Paul Biya.
C’est pourquoi la fin de règne qui se profile inéluctablement à l’horizon devra s’accompagner d’une société civile structurée et responsable, y compris à l’extérieur du Cameroun. Nous apporterons là où nous serons notre modeste contribution à l’édifice.
À ce jour aucune transaction financière n’est intraçable pour ceux qui s’en donnent réellement la peine. Mais la corruption n’existe et ne prospère au Cameroun que parce qu’elle est institutionnalisée et pratiquement impulsée de la plus haute autorité exécutive. Nous ne nierons pas et n’amoindrissons nullement l’ampleur de la petite corruption…mais celle-là n’est qu’un dérivé de la grande impulsée, pilotée, et protégée depuis la Présidence de la république.
Ça suffit!!!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)