Réunis le 12 septembre 2019 à Bruxelles, le bureau exécutif de ASMA ( Action Solidaire pour MARAFA ), a examiné avec attention le discours de Paul Biya du mardi 10 septembre 2019.
Nous saluons que «  l’appel au dialogue » du Ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya au tout dĂ©but de la crise anglophone soit enfin entendu.
Nous dĂ©plorons par contre, le manque de clairvoyance de ce discours qui ignore l’ensemble des problèmes qui minent notre sociĂ©tĂ© et de ce fait, l’absence de propositions de solutions pour les rĂ©soudre.
Par ailleurs, cet appel au dialogue aussi tardif, qui intervient après tant de morts, de mutilĂ©s, de dĂ©placĂ©s, de vies brisĂ©es, de destruction des villages entiers…etc, illustre une fois de plus, l’inertie de ce rĂ©gime et son incapacitĂ© Ă anticiper dans la gestion d’une crise aussi grave Qui menace l’intĂ©gritĂ© du pays et imaginer que la nomination seule, d’un premier ministre originaire de la partie anglophone suffirait Ă apporter des solutions au dĂ©veloppement de cette rĂ©gion ! nous conforte dans ce constat.
Nous sommes réservés quant à la réussite de ce dialogue initié par le pouvoir dans le format et le contexte actuel et redoutons que ça se termine en une grande messe du parti au pouvoir et de ses alliés politiques ; il serait illusoire de croire que ce genre de rassemblement soudera la fracture profonde occasionnée par ce régime entre les fils et filles de ce pays !
Nous sommes convaincus qu’une telle initiative ne peut avoir l’adhĂ©sion de tous les Camerounais que si toutes les conditions pour le dĂ©roulement d’une consultation nationale soient rĂ©unies avec une volontĂ© affichĂ©e du pouvoir d’aller vers la rĂ©conciliation.
Nous ASMA (Action Solidaire pour Marafa) préconisons comme préalables à ce « Dialogue National »
– Qu’un cessez-le-feu dans les rĂ©gions du Nord et du Sud Ouest soit dĂ©crĂ©tĂ© et observĂ© par les deux forces en prĂ©sence.
– Que le retrait ou la dĂ©mobilisation partielle des troupes sur le terrain soit effective.
– Que Monsieur Marafa Hamidou Yaya acteur majeur et incontournable dans cette initiative, soit libĂ©rĂ© conformĂ©ment Ă la rĂ©solution N° : 22/2016 des Nations Unies.
– Que tous les prisonniers issus de la crise anglophone et de la crise post-Ă©lectorale soient libĂ©rĂ©s.
– Qu’aucun fils et fille de ce pays ne soit exclu de ce «  grand dialogue national ».
– Que les modalitĂ©s de ce «  grand dialogue national » ne soient dĂ©fini Ă l’avance par le pouvoir de YaoundĂ©.
– Que la prĂ©sidence de ce «  grand dialogue national » soit neutre.
– Que les rĂ©solutions issues des dĂ©bats de ce «  grand dialogue national » fassent l’objet d’une loi Ă l’assemblĂ©e nationale.
Par consĂ©quent, nous restons persuadĂ©s en l’état actuel des choses que la tenue d’un tel «  grand dialogue national » sans ces prĂ©alables ne serait qu’une nouvelle entourloupe de Monsieur BIYA pour distraire et diviser les Camerounais, rouler la communautĂ© internationale dans la farine tout en lui permettant de gagner du temps comme par le passĂ©, et sommes convaincu que cet exercice a plus vocation Ă courtiser la CommunautĂ© Internationale qu’Ă rĂ©soudre effectivement et rĂ©ellement les nombreux problèmes des Camerounais.
Fait Ă Bruxelles le 12 Septembre 2019
Le bureau de ASMA

















