C’est l’histoire d’un commerçant qui a refusé d’encore faire crédit à un mauvais payeur. Mal lui en a pris, car son débiteur au bras long s’est senti outragé par ce refus et l’a fait jeter en prison. Il y a croupi dix ans, aux oubliettes, en attente d’un jugement.
Le hasard a voulu qu’un journaliste croise son chemin et, ému par une telle injustice, braque sur lui les projecteurs, déclenchant un tollé d’indignation. Honteuse et confuse, la Justice a dû très vite laver son honneur, et le présumé malfrat a été jugé.
Il a été condamné hier (2 avril 2019) à dix ans, ces mêmes 10 ans qu’il a purgés en préventive. Que le contribuable dorme tranquille, le trésor public ne devra ainsi pas devoir débourser le moindre sou pour indemniser le bougre, et il sera jeté hors de la prison comme il y était entré… enfin, presque : juste ruiné, la vie cassée, et dix ans de cauchemars plein la tête.
Bravo à David Eboutou qui a révélé ce scandale judiciaire et bravo au collectif d’avocats conduit par Me Dominique Fousse qui ont encore montré leur détermination à être aux côtés des faibles. Bravo au juge qui a parfaitement appliqué les consignes venues d’en haut en veillant aux intérêts supérieurs de l’État.
Bon courage à Jules Tchuenkam qui n’a plus qu’à se reconstruire une nouvelle vie.
Par Hubert Ducarme
(Au Cameroun, on estime à 70% les prisonniers en attente d’un jugement. Ils sont des milliers…)
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COMMENT NE PAS AIMER CE COLLECTIF D’AVOCATS DANS UN PAYS OÙ ON CULTIVE AU QUOTIDIEN LA HAINE DE L’AUTRE
Il y a très peu de Camerounais aujourd’hui et surtout avocats qui peuvent se donner corps et âmes sans salaires pour des causes parfois que l’on dit perdues ou que nous estimons impossible à gagner face à un État avec une justice aussi corrompue et à la botte des politiques comme le nôtre.
Le collectif d’avocats qui a défendu Jules TCHUENKAM détenu depuis 10 ans sans procès est de toutes les causes depuis près de deux. Ces causes qui concernent ceux qu’on appelle les “100 dents”. Ces causes qui n’intéressent pas les activistes parce que ne pouvant pas générer de l’argent du taxi ou encore les journalistes politiques qui n’y croient ne pas pouvoir y trouver la visibilité ou le pouvoir qu’ils ont en côtoyant les politiques. Ces causes qui nous sont parfois si étranges quand on voit du Ruinart comme apéritif alors qu’elles porte sur l’humanité, la vie. Pour tout dire le sacré.
Dominique Fousseet ses confrères que vous voyez sur ces photos ont été sur tous les coups qui ont montré la face hybride à la fois de notre système judiciaire mais également de l’homme. Du pouvoir des riches sur les pauvres.
Lorsque David Eboutou lui aussi victime de notre système judiciaire révélait la cruauté de la détention de Jules TCHUENKAM ils se sont bénévolement mis au service de Jules sans exiger 5frs. Partir de Douala régulièrement pour Yaoundé. Coordonner des réunions. S’organiser pour La Défense, préparer les plaidoiries. Juste parce qu’ils ont de l’amour pour l’humain pour la vie à distribuer.
Merci à Dominique Fousse et à tout le collectif pour votre engagement quotidien pour les plus faibles. Avec vous nous comprenons que seule l’amour permettra à se pays de renaître. Nous devons apprendre à nous aimer et c’est cette voie que vous nous montrez. Nous vous disons merci. Akiba.
Par Boris Bertolt
