Les ministres des Affaires Ă©trangères ont approuvĂ© un «Plan d’Action de l’Union europĂ©enne pour les Droits de l’Homme et la DĂ©mocratie» et ce nouveau cadre de sanctions pourrait ĂŞtre utilisĂ© dans les cas de torture, d’esclavage ou de violence sexuelle systĂ©matique.
L’UE s’est dotĂ©e lundi 7 dĂ©cembre de la capacitĂ© de sanctionner les auteurs de «graves violations des droits de l’homme» partout dans le monde, mais les dĂ©cisions devront ĂŞtre prises Ă l’unanimitĂ© des États membres.
Les ministres des Affaires Ă©trangères ont approuvĂ© lundi un «Plan d’Action de l’Union europĂ©enne pour les Droits de l’Homme et la DĂ©mocratie» et ce nouveau cadre de sanctions pourrait ĂŞtre utilisĂ© dans les cas de torture, d’esclavage ou de violence sexuelle systĂ©matique, par exemple, ont indiquĂ© les dĂ©lĂ©gations. Mais il doit s’agir de «violations graves» et ce jugement est laissĂ© Ă l’apprĂ©ciation des États membres.
Les responsables seront sanctionnĂ©s par des interdictions d’entrĂ©e dans l’UE et le gel de leurs avoirs en Europe, comme pour tous les rĂ©gimes de sanction en vigueur dans l’UE. Le cadre des sanctions contre les coupables de violations des droits de l’homme a une portĂ©e mondiale. Les personnes ou les entitĂ©s considĂ©rĂ©es coupables de violations graves des droits de l’homme pourront ĂŞtre poursuivis et sanctionnĂ©s oĂą qu’ils se trouvent dans le monde.
Régimes de sanctions par pays
Actuellement, l’UE a des rĂ©gimes de sanctions par pays, comme ceux pour la BiĂ©lorussie ou la Russie, et trois rĂ©gimes spĂ©cifiques pour sanctionner l’utilisation d’armes chimiques, les cyber-attaques et le terrorisme. Huit proches collaborateurs du prĂ©sident russe Vladimir Poutine, accusĂ©s par l’UE d’ĂŞtre impliquĂ©s dans l’empoisonnement en Russie de l’opposant russe AlexeĂŻ Navalny, ont Ă©tĂ© sanctionnĂ©s le 15 octobre dans le cadre du rĂ©gime armes chimiques. Leurs noms ont Ă©tĂ© inscrits sur une liste qui compte Ă©galement des Syriens coupables des mĂŞmes infractions.
Le rĂ©gime droit de l’homme est un nouveau rĂ©gime spĂ©cifique. Mais les États membres ont limitĂ© les ambitions initiales de la Commission et du chef de la diplomatie europĂ©enne Josep Borrell. L’abandon de la règle de l’unanimitĂ©, dĂ©fendu par la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne Ursula von der Leyen pour faciliter et accĂ©lĂ©rer la prise de dĂ©cision, a notamment Ă©tĂ© refusĂ©. «La règle qui prĂ©vaut depuis un certain nombre d’annĂ©es s’agissant de l’adoption des sanctions, c’est la pratique de l’unanimitĂ©. Il n’y a pas de changement par rapport Ă cette pratique», ont expliquĂ© les reprĂ©sentants des Ă©tats membres.
Le nouveau rĂ©gime n’est «pas une copie de la loi Magnitski», (Magnitsky Act adoptĂ© en 2012 aux Etats-Unis pour lutter contre l’impunitĂ© au niveau international), et l’idĂ©e de lui donner le nom de l’opposant russe AlexeĂŻ Navalny, lancĂ©e par Josep Borrell devant le Parlement europĂ©en, a Ă©tĂ© rejetĂ©e. «Nous espĂ©rons que ce nouveau rĂ©gime pourra dans l’avenir ĂŞtre Ă©tendu aux actes de corruption» comme le «Global Magnitsky Act», a dĂ©clarĂ© le ministre lituanien Linas Linkevicius.
Le ministre luxembourgeois des Affaires Ă©trangères, Jean Asselborn, a considĂ©rĂ© que l’adoption du nouveau rĂ©gime de sanctions pouvait ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un »avertissement« Ă la Turquie dans une dĂ©claration avant le dĂ©but de la rĂ©union. Son homologue allemand Heiko Maas (SPD) s’est fĂ©licitĂ© de cette initiative: «ceux qui torturent ou sont responsables de la traite des ĂŞtres humains ne devraient plus pouvoir faire leurs achats en Europe sans s’inquiĂ©ter Ă l’avenir». Le nouveau cadre de sanctions de l’UE est valable pour trois ans et doit ensuite ĂŞtre prolongĂ©.
Par Le Figaro avec AFP

















