Quand les dirigeants français successifs arrĂŞteront-ils donc de “se foutre littĂ©ralement de la gueule” des Africains, en adoptant notamment un deux poids deux mesures l’Ă©gard des dictateurs: entre ceux qui jouissent de leur protection (comme Alassane Ouatarra ou Paul Biya) et pour lesquels ils trouvent toutes les circonstances attĂ©nuantes Ă leur maintien illĂ©gitime et forcĂ© au pouvoir; puis ceux qu’ils considèrent comme des “maillons faibles” car moins ou peu “dociles” avec la Françafrique comme Alpha CondĂ©???
M. Macron l’usurpation du pouvoir Ă travers un tripatouillage des constitutions et un bourrage systĂ©matique des urnes ne peut plus en 2020 trouver la moindre justification partout en Afrique. Ă€ l’instar des Français, les Africains se sauraient se complaire de despotes que vous leur imposer. Nul n’est providentiel.
Cela dĂ©note de votre part une odieuse condescendance raciste, doublĂ©e ici d’un profond mĂ©pris aux accents coloniaux.
Désolé!
JDE
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Dans une interview au magazine « Jeune Afrique », le prĂ©sident français revient sur les grands chantiers entrepris avec l’Afrique depuis son arrivĂ©e Ă l’ÉlysĂ©e et vante un changement de mĂ©thode. Il tacle la Russie et la Turquie qui veulent jouer sur le sentiment anti-français selon lui et s’exprime sur la situation dans de nombreux pays, Ă commencer par le Mali.
Sur le Mali, Emmanuel Macron ne fait pas, dans cette interview, de commentaire sur la transition en cours mais rappelle qu’il refuse les discussions avec les groupes jihadistes dans le pays. « Avec les terroristes on ne discute pas, on combat », estime-t-il. En AlgĂ©rie, le chef de l’État français apporte en revanche un soutien clair au prĂ©sident Abdelmadjid Tebboune qu’il juge « courageux » malgrĂ© l’opposition populaire du Hirak.
Au Maroc voisin, après le regain de tensions, ces derniers jours au Sahara occidental, Emmanuel Macron estime entre les lignes que les ambitions africaines de Rabat ne permettent pas au pays de passer à côté d’un dialogue et propose l’aide de la France.
Au Cameroun, il presse le prĂ©sident Paul Biya « d’effectuer des gestes d’ouverture » et lui rappelle l’avancĂ©e de Boko Haram au nord du pays. Emmanuel Macron se fĂ©licite par ailleurs des relations pacifiĂ©es avec Paul Kagame au Rwanda.
Ouattara « ne voulait pas se présenter à un troisième mandat »
Il s’attarde plus longuement en revanche sur la situation en CĂ´te d’Ivoire et ne mâche pas ses mots au sujet de l’opposant Guillaume Soro, qui avait appelĂ© Ă un coup d’État depuis le sol français. Pour Emmanuel Macron, « il n’a pas Ă crĂ©er le dĂ©sordre et sa prĂ©sence en France n’est pas souhaitĂ©e tant qu’il se comportera de cette manière. »
En ce qui concerne les troisièmes mandats contestés des présidents Alpha Condé en Guinée et Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, le chef de l’État français déclare : « Je ne mets pas le cas de la Guinée et de la Côte d’Ivoire dans la même catégorie. »
Emmanuel Macron excuse même la démarche d’Alassane Ouattara. « Je peux vous dire sincèrement qu’il ne voulait pas se présenter à un troisième mandat », qu’il l’a fait par « devoir » après la mort de son dauphin, déclare-t-il. Emmanuel Macron rappelle tout de même qu’il s’était opposé à la démarche du président ivoirien et estime qu’il faut désormais favoriser la réconciliation et le « renouvellement générationnel ».
Par contre, le prĂ©sident français se montre sĂ©vère avec son homologue guinĂ©en. « D’Ă©vidence, Alpha CondĂ© a organisĂ© un rĂ©fĂ©rendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir, juge-t-il. C’est pour cela que je ne lui ai pas encore adressĂ© de lettre de fĂ©licitations. »
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