La position des Ă©vĂŞques congolais a le mĂ©rite de la clartĂ©, Ă un moment oĂą nombre de congolais et d’observateurs Ă©trangers pouvaient redouter que le silence aidant, l’exil forcĂ© du principal opposant MoĂŻse Katumbi soit rangĂ© parmi les pertes et profits des relations bilatĂ©rales Ă maintenir avec le rĂ©gime illĂ©gitime de M.Kabila.
Il revient dĂ©sormais Ă la communautĂ© internationale d’accompagner le retour effectif de M. Katumbi en RDC, en maintenant voire aggravant les sanctions ciblĂ©es contre les dignitaires du rĂ©gime de Kinshasa, puis de veiller Ă la tenue d’une Ă©lection libre et transparente dans les termes et les dĂ©lais arrĂŞtĂ©s par la confĂ©rence Ă©piscopale nationale du Congo (CENCO), de fait la seule autoritĂ© crĂ©dible et internationalement reconnue comme telle aujourd’hui.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Les Ă©vĂŞques catholiques congolais ont recommandĂ© au prĂ©sident Joseph Kabila d’autoriser l’opposant en exil MoĂŻse Katumbi Ă rentrer librement en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, qualifiant sa condamnation en justice de “mascarade”, selon un rapport confidentiel.
Dans ce rapport transmis le 29 mars au prĂ©sident Kabila et dont l’AFP a obtenu copie mercredi, la confĂ©rence Ă©piscopale nationale du Congo (Cenco) plaide pour “le retrait” de la dĂ©cision d’arrestation immĂ©diate de M. Katumbi, candidat dĂ©clarĂ© Ă la prĂ©sidentielle, et “son retour en homme libre afin qu’il exerce ses droits civils et politiques” en RDC.
Ce rapport a Ă©tĂ© Ă©tabli Ă l’issue d’une enquĂŞte menĂ©e par la Cenco, alors qu’elle conduisait la mĂ©diation entre pouvoir et opposition ayant abouti Ă la signature le 31 dĂ©cembre d’un accord de sortie de la crise politique nĂ©e du maintien de M. Kabila Ă la tĂŞte de la RDC au-delĂ du terme de son mandat qui a Ă©chu le 20 dĂ©cembre.
Les signataires de cet accord, exceptĂ©s les dĂ©lĂ©guĂ©s de la majoritĂ©, ont chargĂ© les Ă©vĂŞques “de recueillir” des informations pouvant permettre d’obtenir la “libertĂ©” pour les opposants Katumbi et Jean-Claude Muyambo en vue de la dĂ©crispation de l’espace politique en RDC.
Ex-alliĂ© de poids de M. Kabila passĂ© Ă l’opposition en septembre, actuellement en exil, M. Katumbi a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă trois ans de prison pour spoliation d’immeuble appartenant Ă un citoyen grec et attend de comparaĂ®tre devant la justice pour une affaire de recrutement de mercenaires. M. Muyambo a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă cinq ans de prison dans une affaire d’escroquerie portant sur le mĂŞme immeuble.
“Les deux procès ne sont que des mascarades”, lit-on dans le rapport qui note que la citation Ă comparaitre adressĂ©e Ă M. Katumbi avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e auprès du bourgmestre de son lieu d’habitation pendant qu’il avait obtenu du parquet “une excuse lĂ©gale pour sortir du pays” en vue de suivre des soins mĂ©dicaux Ă l’Ă©tranger.
La Commission mise en place par l’Ă©piscopat estime que les “actes et pièces pour lesquels M. MoĂŻse Katumbi est mis en cause sont fabriquĂ©s dans le seul but de l’inviter [au] procès et le condamner”, laissant “croire que le procès collĂ© Ă M. Katumbi Chapwe est plutĂ´t un règlement de compte purement politique”.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se reprĂ©senter. Le chef de l’État est restĂ© Ă la tĂŞte du pays en vertu d’une dĂ©cision controversĂ©e de la Cour constitutionnelle, finalement avalisĂ© par l’opposition dans l’accord de la Saint-Sylvestre. Le climat politique est tendu en RDC.
Avec AFP

















