Satire, Pouvoir et Violence en Autocratie
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
Satire dans la tyrannie
Dans son humour satirique habituel, Joël Didier Engo, qui se trouve être également le président du CL2P, égratigne le Professeur Jacques Fame N’dongo en appelant cette “créature” auto-proclamée de Paul Biya (agrégé par décret présidentiel de Paul Biya) à une certaine retenue dans la contradiction qu’il tient régulièrement à porter sur un ton de plus en plus pédant au Professeur Maurice Kamto (agrégé des universités françaises)…Ce d’autant que le principal opposant camerounais est parfaitement dans son rôle en alertant avec raison l’opinion publique sur l’éventualité d’une “succession de gré-à-gré” au Cameroun”.
Engo poursuit en affirmant que cette fois, les diatribes pédantes du Pr. Fame Ndongo font ressortir une étrange impression de manque d’inspiration pour un griot attitré du dictateur camerounais, qui aime à s’afficher comme un immense “sémiologue”, courant pourtant le risque d’être littéralement tourné en amuseur public par Maurice Kamto … à chacune des sorties de ce dernier.
Ce qui est satirisé ici – premièrement, c’est d’abord le fait que le Pr. Fame N’dongo ait pris pour habitude de faire croire à son peuple qu’il détiendrait des connaissances et des idées que les autres n’ont pas.
Deuxièmement, il donne l’illusion que le régime de Yaoundé est toujours sous contrôle et que les choses sont planifiées et exécutées avec perfection. Cette réalite ficitive est réconfortante parce que la vraie vérité – est que dans un pays où le « Nnôm Ngui » (Chef des chefs) est pratiquement porté disparu et où regne les forces du chaos, plus personne ne contrôle quoique ce soit – Et cette vérité-là est beaucoup plus effrayante que tous les procès en sorcelllerie instruits régulièrement par Fame Ndongo contre Maurice Kamto.
Malheureusement le ridicule ne tue pas dans ce pays où les intellectuels organiques font la pluie et le beau temps du pouvoir en place.
Intellectuel organique, pouvoir et violence
Engo apporte ici la distinction entre la définition d’Antonio Gramsci de l’intellectuel organique comme l’émanation de la classe ouvrière liée à une politique de gauche émancipatrice, et celle du “griot” qui est un membre traditionnel du réseau de la clientèle patrimoniale, une petite coterie de sycophantes autour du « Nnôm Ngui » évoluant en cercle fermé hors du reste de la société.
À travers cette distinction, il est important de comprendre comment fonctionne le pouvoir totalitaire et comment percevoir toutes les formes de récits développés par les griots du dictateur pour légitimer son autocratie et déshumaniser en permanence l’opposition légitime, en la tournant en principale cible de leurs violences. C’est là qu’il est important de comprendre comment un pouvoir dictatorial comme celui-ci génère et légitime la violence.
Crédibilité
Ici c’est que la notion de crédibilité qui est en jeu. Car un intellectuel organique est par nature crédible car il explique la politique et le pouvoir au peuple. Un griot prétend faire partie du peuple, mais en fait il ne l’est pas. Il appartient au pouvoir tout en essayant de persuader le reste de la population qu’il est l’un d’eux, en utilisant des stratégies d’inoculation du venin de la haine pour affirmer que c’est l’opposition légitime qui est le problème et non le pouvoir.
Aussi, le Pr Fame Ndongo est obsédé par le professeur Kamto car il le voit comme un réel danger pour le pouvoir en place. Il se donne donc pour mission de maintenir ou rendre Kamto inefficace à travers une campagne de désinformation stratégique, créant un écosystème politique tendu et une chambre de résonance idéologique où les médias servent de piqûre d’injection des valeurs et pratiques anti-démocratiques contre le Pr. Kamto. Ainsi, au lieu de combattre le pouvoir, le Pr. Fame N’dongo veut plutôt que nous combattions l’opposition.
Persuasion et émotion
Il va sans dire que cette forme d’idéologie est également motivée par l’émotion basée sur l’ethnofascisme et l’idée assez répandue par les thuriféraires que le pouvoir du « Nnôm Ngui » serait de droit divin. Aussi ceux qui s’opposent à lui sont des hérétiques de facto et des ennemis perçus de la patrie. Ils doivent être traités avec une colère légitime parce qu’ils mettent la « tribu de Dieu » sous pression en jouant avec nos instincts de base et la paranoïa annihilant tout notre sens de la logique et de la raison.
Satire et tyrannie
La satire est très importante comme source de contre-récit et déterminante dans la façon qu’elle révèle combien l’empereur n’a en réalité pas de vêtements (est à nu), et que ses griots qui n’ont de cesse de nous matraquer le contraire pour nous persuader que ces 38 dernières années auraient été ce qu’ils ne sont précisément pas, puis nous convaincre qu’ils sont (eux) de vrais patriotes.
Alors mêmes qu’ils ne sont en fait que des réactionnaires tribalistes qui dépensent tout leur temps à transformer l’opposition légitime en épouvantail de la démocratie, tout en mettant en place une véritable idéologie de la haine enrobée dans une pratique de la victimisation face à l’opposition réelle et légitime.
Ça ne marche plus M. Jacques Fame Ndongo!
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
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English version
Satire in Tyranny
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
In his habitual satiric style of humor, Joel Didier Engo who happens to also be the president of the CL2P, refers to Pr. Jacques Fame N’dongo as “the self-proclaimed “creature” of Paul Biya (an university professor of the highest rank by presidential decree of Paul Biya) trolling and trying to engage , in a pedantic fashion, the latest outing of Professor Maurice Kamto (a professor recognized by French universities) … alerting in particular to the possibility of a “golden handshake” in Cameroon.
Engo goes on to argue that this time, Pr. Fame Ndongo’s pedantic diatribes are emerging out of a very strange impression of lack of inspiration in the appointed griot of the Cameroonian dictator, who sees himself as a huge “semiologist”, now running the risk of being literally turned into a public entertainer by the main opponent Cameroonian … at each exit from the latter.
What is being satirized here – firstly, is Pr. Fame N’dongo’s habit to make his people feel like they have knowledge and insight that others don’t. Secondly, he lend the illusion that the regime of Yaounde is always in control and that things are planned, even if by a sinister force. This is comforting because the truth – that in a country where the Nnom Ngui is missing in action and the reality of chaos and that no-one is in control – is far more frightening
Ridiculous, however, does not kill in this country where the organic intellectuals make the rain and the good weather of the power in place.
Organic Intellectual, Power and Violence
Engo brings the distinction here between Antonio Gramsci’s definition of the organic intellectual as the emanation of the working class tied to leftist politics against the “griot” who is a traditional member of patrimonial clientelist network, a small coterie of sychophants and hangers-on close to the Nnom Ngui and apart from the rest of society.
Through this distinction is important to understand how power works and how to design forms of counter narratives developped by griots to legitimize autocracy and to dehumanize the legitimate opposition making them target of violence. This is where it is important to understand how power generates and legitimize violence.
Credibility
This is where notion of credibility is at stake. An organic intellectual is by nature credible because it explain politics and power to the people. A griot pretend to be a member of the people but in fact he is not. He belongs to the cast in power but try to persuade the rest of the population he is one of them using inoculation strategies to claim that it is the legitimate opposition which is the problem not the power. Thus, Pr Fame Ndongo is obsessed by Prof. Kamto because he sees him as real danger to power that must be kept ineffective through strategic disinformation campaign creating a political ecosystem and an ideological echo chamber through the media against the injection of democratic practices. Thus, instead of fighting the power, Pr. fame N’dongo wants us to fight the oppoistion instead.
Persuasion and Emotion
It goes without saying that this form of ideology is also driven by emotion based on ethnofascism and the idea that the fact that the Nnom Ngui rules by divine right, those who oppose him are de facto heretics and perceived enemies and must be dealt with rightful anger because they are putting the tribe of God under attack playing into our base instincts and paranoia dissolving all our power of logic and reason.
Satire and Tyranny
Satire is very important as a source of counter-narrative is important by revealing how the emperor has no clothes and those griots who kept trying to persuade us from the past 38 years that they are real patriots are actually afraid of democracy and are spending all of their time turning the legitimate opposition into scarecrow of democracy, in the process, putting into place a veritable ideology and practice of victimization of the real opposition.
It does not work anymore !
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
