Ce jeudi 29 mars 2017 en matinée, j’étais invité de l’émission « Démocratie » sur Voice Radio, une chaîne privée basée à Yaoundé. Interrogé sur la position du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P dont je suis le représentant au Cameroun) sur cette vague d’arrestations dans le cadre de l’Opération Epervier, j’ai répondu qu’elle sera connue dans les prochains jours.
J’ai également dénoncé le fait que le président camerounais lutte contre la corruption alors qu’aucun Camerounais ne sait combien la loi lui affecte à la fin du mois comme rémunération et qu’il est le 7e chef d’État le plus fortuné d’Afrique selon certains classements internationaux. J’ai également soutenu que ceux des victimes de l’Opération Épervier (du moins ceux défendus par le CL2P) qui ont été condamnés jusqu’ici l’ont été sans la moindre preuve de détournement de fonds publics.
Jamais je n’ai suscité autant de réaction des Camerounais au standard de la radio. Cette position a provoqué la colère de la plupart des auditeurs qui m’ont accusé de saboter l’Opération Épervier, d’être un espion de l’Occident, de détenir un agenda caché, d’être un pion du G11, etc.
Ce que je vais dire à ceux qui pilotent cette purge politique ainsi qu’à ceux qui y donnent du sérieux est qu’avant, il pouvait compter sur l’unanimisme de l’opinion camerounaise au sujet de ces arrestations. Aujourd’hui, ils devront faire avec le CL2P et son représentant au Cameroun que je suis. Le CL2P veillera au respect du droit à un procès juste et équitable de tous ceux qui ont ou seront arrêtés dans le cadre de l’Opération Épervier. Qu’on le veuille ou non, le Cameroun redeviendra une république normale.
Par Michel Biem Tong, Web journaliste, Correspondant au Cameroun du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)