» Tu vas aller dormir à Kondengui afin de mieux défendre encore tes salopards de voleurs dont tu clamais l’innocence »
Autant dire que nous poursuivrons – malgré le climat de négation soigneusement entretenu sur ce sujet sensible au Cameroun et au prix de nos vies respectives – ce combat noble en faveur de la libération de celles et ceux que nous considérons comme des prisonniers politiques sur la base de critères objectifs établis dès sa création par notre organisation (
Devoir en effet au quotidien présenter bien malgré nous la vraie nature dictatoriale d’un régime qui se présente à la face du monde comme un modèle de « démocratie apaisée », rappeler l’élimination judiciaire et carcérale que son créateur Paul BIYA réserve systématiquement à ses rivaux potentiels désignés comme des « prévaricateurs de la fortune publique » et communément appelés « voleurs de la république »…n’est hélas pas toujours un exercice facile sous un tintamarre de la propagande orchestrée par son régime, les menaces de mort, et l’achat systématique des consciences au Cameroun, qui n’épargne pas y compris les représentants diplomatiques accrédités au Cameroun.
Mais nous continuons inlassablement de le faire. Parce que le silence est la pire des sentences pour un prisonnier d’opinion. Il participe largement à la banalisation du crime politique, particulièrement au Cameroun.
Jean-Marie Atangana Mebara, un autre prisonnier politique de Paul Biya, Oublié dans les geôles du régime qu’il a tant servi!
En ces lendemains «d’élection présidentielle», de hold-up électoral, de répression aveugle des résistants, n’oublions pas les prisonniers politiques camerounais de Paul Biya, dont Jean Marie ATANGANA MEBARA, lui aussi ancien Secrétaire Général à la Présidence de la République comme Marafa Hamidou Yaya et Chief Inoni Ephraïm (ancien Premier Ministre).
Dans l’imaginaire camerounais, Jean-Marie Atangana Mebara, également ancien ministre d’État des Relations extérieures, serait le responsable des malversations financières qui auraient privé le chef de l’État d’un avion présidentiel pour ses déplacements.
En réalité, ses ennuis judiciaires procèdent des ambitions politiques supputées par l’entourage de Paul Biya.
La vie de Jean Marie Atangana Mebara a basculé le 1er août 2008.
Convoqué par la police judiciaire pour répondre des accusations de malversations financières relatives à l’achat de l’avion présidentiel, l’ancien secrétaire général sera retenu dans les locaux de la Pj. Monsieur Atangana Mebara sera déféré à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui 5 jours plus tard.
A l’heure actuelle, il y séjourne encore devant faire face à une avalanche de procès. Chute brutale pour une ascension linéaire signe d’une carrière brillante.
Âgé de 65 ans, Maître de conférences, Jean Marie Atangana Mebara suivra une carrière bien remplie dans la haute administration: Directeur de l’Institut Supérieur de Management Public, Ministre de l’enseignement supérieur, Ministre d’État, Secrétaire Général à la Présidence de la République puis Ministre d’état chargé des Relations Extérieures.
Arrive l’affaire de l’avion présidentiel baptisée «Albatros». Le chef d’État a besoin d’un avion pour ses déplacements. À la place d’un avion neuf, le Cameroun choisi de jeter son dévolu sur un appareil en leasing. Nous sommes en avril 2004. Jean Marie Atangana Mebara occupe alors les fonctions de secrétaire général à la présidence, en charge de piloter le dossier.
Un vrai traquenard judiciaire
Lors d’un vol pour Paris, l’avion ayant à son bord la famille présidentielle connaît quelques problèmes. Ces incidents sont très vite réparés par les pilotes. Énervé, le président Paul Biya promet de couper des têtes, dont celle de M. Mebara. C’est d’ailleurs par la sienne qu’elles commenceront à tomber.
Dés ce moment, Mebara est pris dans un tourbillon judiciaire sans fin : des procès à la pelle, un acquittement bloqué à la Cour suprême depuis janvier 2014, une double condamnation à 15 ans de prison ferme en octobre 2012, puis à 20 ans pour de supposés «détournements de deniers publics», etc…..
12 mai 2014 : la Commission des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine se saisit du dossier de Jean Marie Atangana Mebara et somme l’État camerounais de le remettre en liberté ou à défaut de le juger sur la base des faits précis. Elle exige également du Cameroun qu’une indemnisation de 800 millions de FCfa lui soit versée pour détention arbitraire. Ses recommandations sont restées sans suite jusqu’à ce jour.
Le CL2P a reconnu Jean Marie Atangana Mebara comme prisonnier politique. Il faut noter que des sources concordantes attribuent ses ennuis judiciaires à son appartenance au « G11 », entité constituée à la demande insistante du chef de l’État Paul BIYA auprès de certains de ses proches collaborateurs; visant à explorer les voies d’une alternance pacifique au Cameroun.
Sauf que, qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage. Les membres de la nébuleuse désignée sous le nom de G11 sont trop puissants, ils doivent être écartés manu-militari. Quel merveilleux alibi pour le machaviélique Biya qui les écrasera l’un après l’autre sans ménagement.
JE SUIS JEAN MARIE ATANGANA MEBARA, JE SUIS UN PRISONNIER POLITIQUE, JE SUIS OTAGE DE PAUL BIYA
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)