PRECISIONS À L’ATTENTION DES SECUROCRATES DE YAOUNDÉ À LA SUITE DES RÉSOLUTIONS DU CONSEIL DE L’ORDRE DES AVOCATS DÉCIDANT DES SUSPENSIONS DE ROBE.
Depuis la sortie des résolutions de suspension de robe des Avocats, certaines pontes et soutiens du régime appellent à la dissolution de l’Ordre des Avocats.
Retenons bien ceci :
La dissolution de l’Ordre ne signifie pas la fin de la profession d’Avocat.
Avocat, c’est un statut.
On ne nomme pas les Avocats.
On devient Avocat après avoir passé un examen, je précise EXAMEN appelé CAPA ( Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat).
C’est un diplôme professionnel tout comme celui d’un ingénieur ou d’un médecin.
C’est un droit acquis.
Et si le régime décidait d’interdire le ministère d’Avocat devant les juridictions camerounaises , il prendra sur lui, le grave risque de porter atteinte au droit sacré, universellement et juridiquement protégé, pour chaque homme de se faire assister par un Avocat.
Ce sera violer les traités et conventions onusiens, internationaux et même la constitution camerounaise sur le droit à la justice, au procès juste équitable, aux droits de la défense.
La communauté internationale sera bien obligée de prendre des sanctions terribles contre le Cameroun.
Ce sera le renoncement affirmée et assumée du Cameroun aux droits de l’homme et à la démocratie.
Même en Corée du Nord, c’est impossible d’empêcher l’assistance d’un justiciable par un Avocat.
En cas de dissolution de l’Ordre des Avocats qui n’est qu’une organisation professionnelle à l’exemple des syndicats, les Avocats continueront d’ exercer.
D’ailleurs l’Ordre des Avocats au Cameroun créé en 1974, est postérieur à la profession d’ Avocats qui existe depuis les colonisations.
Par exemple, Maître Alice Nkom était déjà Avocate à Douala en 1969.
Dissoudre notre Ordre, ou alors le diviser en plusieurs barreaux, pour essayer de nous fragiliser ne changera rien du tout.
Car dans les pays où il y a plusieurs barreaux, il y a un organe coiffant qui est la conférence des Bâtonniers.
C’est une sorte de Conseil de l’Ordre supérieur.
Nos Bâtonniers, Avocats dans l’âme, décideront toujours pour protéger notre profession.
Aucune manœuvre ne pourra donc nous fragiliser.
Au lieu des postures de manipulation, d’intimidation, de division qui n’auront aucun effet sur notre détermination, il conviendrait simplement de respecter les lois votées et adoptées au Cameroun, parmi lesquelles: celles qui protègent les Avocats, leur profession, leur travail et leur dignité, celles sur les droits de l’homme, les libertés, l’Etat de droit et de Justice.
Christian Ntimbane Bomo
Avocat au Barreau du Cameroun.
Société Civile Critique.