Dictature, Production et normalisation des préjugés et des pratiques inhumaines
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Selon les lois draconiennes camerounaises, les réunions et manifestations du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun-MRC (principal parti d’opposition du Pr. Maurice Kamto en détention arbitraire) sont interdites; et cette formation politique dans son ensemble est sous la menace d’une dissolution administrative par les charlatans, les sycophantes et les ordures morales au service du régime inhumain de Yaoundé afin d’assurer la survie de leurs carrières médiocres et nuisibles.
Dans cet État à culture de parti unique, les charlatans au service du tyran veillent de la sorte à ce que la loi précise que les privilèges dont jouit le RDPC (continuité de l’UNC d’Amadou Ahidjo) ne peuvent pas être mis en cause, de même que ses effets sur le paysage politique camerounais. Ces arrivistes et ethno-fascistes notoires prétendent ignorer que, dans un pays normal, le rôle du gouvernement est aussi de protéger la liberté et non de promouvoir la conformité idéologique en punissant la dissidence légitime.
Par conséquent, dans cette crise fabriquée de toutes pièces et auto-entretenue par eux, le fait de perdre des opposants politiques légitimes et de maintenir en détention arbitraire des prisonniers politiques reconnus par le CL2P n’est pourtant pas une chose qui aurait dû leur mériter les louanges du régime de Biya. Paradoxalement ces prisonniers politiques les confortent dans leur acception réactionnaire et la réputation voulue (très très) démocratique qu’ils attribuent du pays. Cela suffit à démontrer à suffisance combien le manque d’humanité partagée et de fraternité nationale test entrain de tuer le capital social de notre pays.
Plus que jamais donc, avec l’augmentation constante et exponentielle du nombre de prisonniers politiques, on en vient à penser que la scène politique camerounaise n’est remplie que de détourneurs de fonds et de terroristes. Car sous le stratagème cynique de se maintenir au pouvoir à tout prix, le régime de Yaoundé a créé une importante population de détourneurs de fonds et de terroristes.
Bien entendu, le CL2P conteste le nombre élevé de détourneurs de fonds et de terroristes que le régime de Yaoundé nous sert à profusion tous les jours. De plus, ces arrestations ne résolvent pas le problème de la corruption endémique dans le pays et des échecs dramatiques tels que le retrait éhonté de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2019 au Cameroun, une humiliation dont personne dans l’entourage politique et familial immédiat du dictateur n’a évidemment payé le prix! En plus parlant franchement, il n’y a aucune raison objective pour le régime de Yaoundé de ne pas négocier avec les Anglophones qui se sentent opprimés depuis des décennies (pas uniquement de son fait). Les appeler «terroristes» n’apporte ainsi aucune solution à la crise. Bien au contraire…
Le CL2P est composé de membres suffisamment éduqués qui maîtrisent très bien les rouages de la globalisation. Cela ne veut pas dire que le CL2P est fait de génies, mais il ouvre tous les jours à celles et ceux qui en sont privés une fenêtre sur l’environnement social, culturel, académique, et les opportunités dont bénéficient ses membres. Les membres du CL2P ont eu la possibilité d’aller dans de bonnes écoles et ont profité des infrastructures mises à leur disposition. Les Camerounais ordinaires auraient fait de même si ils en avaient eu la possibilité. Mais ils ne le peuvent pas sous un régime qui continue à faire d’eux des boucs émissaires, à sacrifier leur avenir à l’autel de l’obscénité d’une immortalité du tyran pour qu’il s’éternise à vie au pouvoir. Ce qui ne leur fournit que des options académiques et professionnelles limitées, et rend un nombre grandissant d’entre-eux champions du fanatisme (notamment réligieux), du complotisme, et des faibles attentes des décideurs publics.
Pris dans leur ensemble, les tactiques dignes de la maffia du régime de Biya peuvent exciter ses partisans, mais le régime joue avec le feu. Ce genre de comportement irresponsable et dangereux ne va pas durer éternellement, Comme nous aimons le répéter, Martin Luther King nous enseigne que l’arc de l’univers moral est long mais il se penche irréversiblement vers la justice. C’est donc en ce moment de crise multiforme que les têtes froides doivent prévaloir sur les endoctrinements de toutes sortes. Car les sycophantes hystériques n’ont pas les ressources nécessaires pour stabiliser le navire de l’histoire qui est en train de s’abîmer sur les rochers de la réalité au Cameroun.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
Dictatorship and the production and normalization of prejudices and inhuman practices
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
Under Cameroonian draconian laws, the MRC’s meetings are outlawed and the party, as a whole, under the threats of being banned by the government by the charlatans, sycophants and moral sellouts in service of the regime inhumanity and ensuring the survival of their careers.
In this one-party state, the bullies in service of the tyrant are making sure that the law specifies that the privileges enjoyed by the CPDM cannot be questioned as well as its effects on the Cameroonian’s political landscape make up. These arrivistes pretend to ignore that in a normal country, is the role of government to protect liberty, not promote ideological conformity by punishing legitimate dissent.
In this fabricated and self–sustaining crisis, consequently, losing out legitimate political opponents and political prisoners recognized by the CL2P not something the Biya’s regime should be praised for. On the contrary, these political prisoners would increase the country’s democratic reputation. This is just to show how a lack of shared humanity and national community is killing our country’s social capital.
Now, however, with the escalating numbers of political prisoners, the perception is that Cameroonian politics are full of would be embezzlers and terrorists.
Under the cynical ploy to keep the power at all cost, the regime of Yaoundé have created a large population of embezzlers and terrorists. The CL2P, of course, disputes this high number of embezzlers and terrorists the regime of Yaoundé serves us every day. More, these arrests do not solve the problem of corruption in the country and dramatic failure such as the CAN 2019, which was rescinded to Cameroon, a humiliation no one even paid the price for!
In addition, there is no reason for the Yaoundé regime not to negotiate with Anglophones who feel oppressed. Calling them « terrorists » provides no solution to the crisis.
The CL2P is made up of well-travelled and hyper-educated members. This is not to say that the CL2P is made of geniuses but it allows a window in the social environment and the opportunities its members enjoy. The members of the CL2P had the opportunities to go great schools and took opportunities at their disposal. Ordinary Cameroonians would have done the same. However, they cannot under a regime that keep throwing them under the bus to stay in power and only provides limited academic and professional options making them champion of the bigotry of low expectations.
Taken together, the Biya’s regime heavy handed attitudes can excite its partisans but the regime is playing with fire. This kind of reckless and dangerous behavior is not going to last forever as Martin Luther King teaches us that the arc of the moral universe is long but it bends towards justice. Therefore it is in this moment of crisis that cooler heads must prevail because hysterical sycophants do not have the resource to steady the ship of history.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P