L’héritage des modèles de gouvernance prédateurs et la Formation de la majorité puis de la minorité politique au Cameroun
Comme nous l’avons toujours reconnu, l’indépendance dans la plupart des pays africains francophones a été un événement fictif. Dans les pratiques, préexistent les changements cosmétiques et les modes de domination, ce qui signifie colonisation et néo-colonisation.
C’est-à-dire un système basé sur une « autorité charismatique » – Le « prophète » ou « la personnalité autoritaire » – Le « Prophète » se comportant à nouveau comme un homme providentiel dans un pays conquis en raison de son monopole sur la violence (voulue légitime) d ‘État et des ressources nationales sous son contrôle exclusif grâce au despotisme légal.
Ceci est aggravé par l’illusion d’une connexion directe et fluide à travers un carnaval de fantaisies magiques, de danses du ventre ou du bas-ventre, et de transes existentielles augmenté par la consommation d’alcool et de stupéfiants qui, auréolés par la «mangeoire» et les relations sexuelles (promotions canapés et backroom) créent un sens de ce que notre intellectuel national, Achille Mbembe, appelle «la convivialité», qui n’est autre qu’un sentiment de fausse intimité entre le «prophète» et ses créatures»; transformant le vice personnel du prophète en une source voulue naturelle ou divine de son pouvoir, qui devient de force un pouvoir d’État.
Nous aboutissons donc à une intimité conviviale où l’obsession du prophète pour son immortalité obscène et ses délires d’infaillibilité deviennent synonyme de sagesse, de stabilité, et de démocratie « apaisée »; brandies contre l’opposition légitime qui est elle désormais accusée d’être égoïste, anti-patriote, et tribaliste, puis vendue et présentée de la sorte auprés du pouvoir parasitaire des néo-colons de la présidence Macron à Paris. Globalement, une bande d’opportunistes cyniques déifiant un tyran octogénaire, et incapables de faire de la vraie politique sans s’appuyer sur des préjugés et des attaques ad hominem; s’appuyant pour ce faire sur un sentiment de toute puissance et d’impunité conféré par le soutien officiel de la France.
Le CL2P et le défi au « prophète »
Le CL2P comprend que ce type d’attaques vicieuses contre l’opposition légitime aide à enhardir ceux qui croient déjà aux mensonges du régime. Bien plus encore, forcer les bons Camerounais à se laver les mains en s’éloignant définitivement du processus politique, laissant ainsi le champ politique uniquement au « prophète » et à ses créatures. Dans ce processus, ils ne comprennent pas que le cynisme est une forme d’abdication de la responsabilité, et une manière de sombrer encore plus dans un désespoir infini et confortable que nous ne pouvons humainement plus nous permettre au Cameroun.
Plus précisément, il ne reste plus personne pour sonder et guérir l’aliénation qui a fragmenté la communauté républicaine dans ce pays. L’endroit tout entier devient absorbé et accro aux fantasmes colportés par le prophète et ses créatures. Nous n’avons jamais imaginé qu’ils coupent les branches sur lesquelles nous sommes tous assis.
D’où la nécessité de sortir de la conformité dévastatrice de la dictature avec ses fidèles, dont le simulacre opérationnel est reproduit à partir de matrices qui ont remplacé les Camerounais ordinaires en les transformant en citoyens incompétents, ce qui va toujours poser problème aux organisations de défense des droits de l’homme, telles que la CL2P. Le « prophète » étant à nouveau sur le point de commencer son septième mandat qui va courir jusqu’en 2025, quand il aura alors 92 ans, il est important de noter ce que nous avons appris jusqu’à présent. Justement, comment ce genre d’autocratie est encadré et légitimé. Comment l’opposition utilise les médias sociaux pour façonner et contrôler les contre-discours, le pouvoir social et les moyens de surmonter l’oppression systémique, la marginalisation, et la participation politique des camerounais délibérément limitée.
En particulier, l’idée que l’opposition au régime ne représente qu’une petite minorité, environ 29%, selon les résultats présidentiels décrétés par le régime. Il s’agit de mettre l’accent sur les questions d’équité, de responsabilité, et de justice au sein d’un système oppressif qui prive systématiquement de droit de vote la majorité des Camerounais. Comment pouvons-nous déplacer le champ politique où la majorité des Camerounais ordinaires sortent des marges afin de les considérer comme un élément central; puis comment nous devons intégrer que le pouvoir et les inégalités façonnent le paysage camerounais.
En résumé, comme le dit le révérend Martin Luther King, «ceux qui aiment la paix doivent apprendre à s’organiser aussi efficacement que ceux qui aiment la guerre» En pratique, cela nous invite à comprendre que les circonstances politiques ne doivent pas nous rendre impuissants. Parce qu’elles ne pré-déterminent pas l’issue de nos vies. Nous arriverons si nous le voulons, notamment à déterminer ces résultats nous-mêmes tels que réellement sortis des urnes.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
The Legacy of Predatory Models of Governance and the Making of political majority and minority in Cameroon
As we have always recognized, the independence in most African countries were fictitious events. In practices, cosmetic changes in modes of domination which means the recognition that our predatory institutional model of governance were imposed on us by colonization and neo-colonization.
A system based either on “charismatic authority,”- The “prophet”-or “authoritarian personality”-The “Prophet” again behaving like a man in a conquered nation because of his violent monopoly on violence and the state’s resources which paved the way for legal despotism.
This is compounded by the illusion of direct, free-flowing connection through carnival of magical fantasy, dancing and drinking beers, food and sex that fabricate a sense of what our national intellectual, Achille Mbembe, calls “conviviality” which is a sense of fake intimacy between the “Prophet” and his creatures” turning personal vice into a source of his power which now becomes state power. Thus, a convivial intimacy where the prophet’s obsession with his obscene immortality and delusions of infallibility become synonymous with wisdom and stability and “appeased” democracy against the legitimate opposition which is now rebranded as selfish and tribalist and sell out to Western’s parasitic power. In aggregate, people incapable in engaging in real politics and relying on ad hominem and echo chamber prejudice.
The CL2P and Defying the “Prophet.”
The CL2P understands that these kinds of vicious rebranding of the legitimate opposition help to embolden those who already believe the lies. Much more, to force good Cameroonians to wash their hands off the political process, thereby, leaving the political field to the “prophet’ and his creatures. In the process, they do not understand that cynicism is a form of abdication of responsibility and sinking into an easy and comfortable despair we can no longer afford.
More to the point, there is no one left to probe and heal the alienation that had fragmented the republican community. The whole place becomes self-absorbed and addicted to fantasies peddled by the prophet and never imagined that they are cutting off the branches we are all sitting on.
Thus, the necessity to snap out of the devastating conformity of dictatorship and its believers and with its operational simulacrum reproduced from matrixes that superseded the real and transformed ordinary Cameroonians as incompetent citizens which human right organizations, such as the CL2P, is going to always problematized. Thus, as the “prophet” is set to begin his seventh term all the way to 2025 where it will be 92 years old, it is important to make a record about what we learned so far. Precisely, how this kind of autocracy is framed and legitimized. How the opposition uses social media to shape and control counter-narratives, social power and ways to overcome systemic oppression, marginalization, and limited political participation.
Particularly, the idea that the opposition to the regime is only a small minority, roughly 29%, according to the regime. This is to shift the focus to issues of equity, accountability, and justice within an oppressive system that systemically disenfranchises that majority of ordinary Cameroonians. How do we move the political field where the majority of ordinary Cameroonians from the margins and instead view it as central to understanding the ways in which power and inequality shape the Cameroonian’s landscape.
In aggregate, how the Reverend Dr. Martin Luther King argues, “Those who love peace must learn to organize as effectively as those who love war.” In Practice, how political circumstances must not render us helpless. And they do not determine the outcome of our life. We get to determine these outcomes.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P