Politique tribale et Préjugé de confirmation
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Un vieil adage dit que «si tout ce que vous avez est un marteau, tout se résume à être un clou». Le véritable problème n’est pas la possession d’un marteau, mais la certitude que tout ce dont vous avez besoin est un marteau. En d’autres termes, c’est un échec de l’imagination – une sorte d’arrogance – qui est vraiment à blâmer ici: «J’ai mon marteau et c’est tout ce dont j’ai besoin. Alors que vous aviez déjà un problème qui ne ressemblait ou ne se résumais pas à un clou?»
Il s’agit d’une version de ce que l’on appelle le «préjugé de confirmation» – la tendance à n’accepter que les faits qui étayent vos points de vue. Dans le cas de Patrice Nganang, c’est un sujet qui trouve toute son actualité.
En effet M. Nganang, militant des droits civils, universitaire et romancier connu, se présente souvent avec une mentalité exempte de parti pris, de «préjugé de confirmation». Il essaye d’apparaître non pas comme un idéologue, mais un pragmatiste scientifique, et un intellectuel désintéressé ne poussant aucun autre programme ou agenda que ce que tous les experts conviennent comme étant la meilleure politique pour le Cameroun. Pourtant la plupart de ses idées ont tendance à être très étroites et tribales. Même s’il fait semblant d’avoir raison, il a pour habitude de penser que la vraie vérité est inspirée par une « science infuse Bamiléké », voire une «science infuse Bagangté».
Ce genre de pensée arrogante ne conduit pas seulement à de mauvaises politiques, mais renforce également une psychologie de masse qui suppose simplement que les Bamiléké ont un accès exclusif à la Vérité. C’est comme avoir Dieu à vos côtés sans avoir à croire en Dieu. Cela ne veut pas dire que Biya n’est pas un dictateur, mais qu’essentialiser la politique est très dangereux. Je ne peux pas être d’accord avec l’idée que la politique s’aligne toujours sur une vision du monde tribale particulière.
Par conséquent, je ne peux pas être d’accord avec l’idée de Nganang selon laquelle les Bamiléké ont toujours raison quand les Bulus ont toujours tort. Ce sont simplement des conneries. De plus, cette vision du monde particulière a laissé de côté, beaucoup de Bamilékés qui, depuis la guerre d’indépendance, se sont rangés du côté des colonialistes et des néo-colonialistes, et ont même été des tueurs notoires. Ainsi, je ne fais aucune confiance à une personne qui veut m’enfermer dans une identité particulière, notamment dans un pays où aucun de nous n’est vraiment spécial, mais issu d’une bande de «nègres» réunis par le pouvoir colonial.
Cela signifie que nous n’avons pas d’autre choix que d’inventer un véritable modèle de démocratie et de justice sociale, puis de résister à toute autre forme de droits spéciaux, de privilèges et de statut. Vu sous cet angle, ce que Nganang et Biya ont véritablement en commun c’est de revendiquer une sorte de privilège créé de toute pièce pour s’auto-octroyer un statut spécial, ce qui est très antidémocratique et très dangereux. C’est exactement le genre de charlatanisme qui mène droit aux politiques génocidaires.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Vidéo: PATRICE NGANANG: « AU CAMEROUN LE TRIBALISME EST DEVENU UN SYSTÈME »1/3 (JMTV+)
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Vidéo: PATRICE NGANANG: « SI UN BULU EST CONTRE LE POUVOIR BULU QU’IL SE MANIFESTE » 2/3(JMTV+)
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Vidéo: PATRICE NGANANG: « LE SDF A TRAHI en OUBLIANT SES ÉLECTEURS QUI SONT EN PRISON » 3/3(JMTV+)
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English version
Tribal Politics and Confirmation Bias
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
There is a say that if all you have is a hammer,” the old saying goes, “everything looks like a nail.” Left unsaid is the fact that the real problem isn’t the possession of a hammer, but the certitude that all you need is the hammer. In other words, it’s a failure of the imagination — which is a kind of arrogance — that’s really to blame. “I’ve got my hammer, and that’s all I need. Besides, have you ever seen a problem that didn’t look like a nail?”
This is a version of what is known as “confirmation bias” — the tendency to accept only the facts that buttress your closely held views. As with Patrice Nganang, it is a very hot topic.
Mr. Nganang who is a known as civil right activist, academic and novelist presents himself with a mindset free of “confirmation” bias. He often tries to appear not as an ideologue but a scientific pragmatist, and a disinterested public intellectual pushing no agenda other than what all the experts agree is the best policies for Cameroon. Most of his ideas, however, tend to be very narrow and tribal. He pretends to be always right. A confirmation bias that comes from his knowledge that real truth is informed by some “Bamileke bias,” if not ‘Bagangte bias.”
This kind of arrogant groupthink not only leads to bad policies, but it also reinforces a mass psychology that simply takes it for granted that Bamileke have sole access to the Truth. It’s like having God on your side without having to believe in God. This is not to say that Biya is not a dictator but to essentialize politics is very dangerous. I cannot agree with the idea that politics always line up with a particular tribal worldview. Therefore, I cannot agree with Nganang’s idea that Bamileke are always right when Bulus are always wrong. That is simply bullshit.
More, that particular worldview let of the hook, many Bamileke who since the war of independence has sided with the colonialist and the neo-colonialist and were notorious killers. Thus, I do not trust anybody that want to lock me up in a particular kind of identity, specially, in a country where none of us are really special but a bunch of Negroes that were put together by colonial power.
This is to say that we have no choice but to invent a real model of democracy and social justice and resist any others forms of special entitlements, privileges and status. This is what Nganang and Biya have in common which is claiming some kind of invented privileges to claim special status and that is very undemocratic and very dangerous. The kind of charlatanism that leads to genocidal politics.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P