Populisme autoritaire performatif et politique pourrie du néolibéralisme
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Membre de l’Institut du CL2P (ICL2P)
Éric Zemmour est la conséquence directe des politiques néolibérales, un produit consolidé des présidences successives de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron.
En effet ce spectre étroit d’opinions responsables dites bipartites maintenant connu sous le nom de «centrisme» (dit Ni gauche Ni droite) est un vernis sur des structures sous-jacentes qui sont pourries. Il y a la patine ou le vernis d’un système fonctionnel, mais les fondations de celui-ci sont tellement délabrées qu’elles ne peuvent plus supporter le stress. C’était vrai dans la République de Weimar en Allemagne, avant que les nazis ne prennent le contrôle total. C’était vrai en Yougoslavie avant la guerre civile et la violence ethnique n’explosent. C’est aujourd’hui vrai dans des pays comme le Cameroun, en proie à de multiples guerres civiles.
Ainsi, les partisans de Zemmour, comme Donald Trump, ne sont unis uniquement par des griefs qu’ils expriment contre la planète entière – et avec cela, ce qui importe aux partisans de Zemmour c’est d’entendre leurs griefs se faire entendre avec force, et à travers des canaux notamment médiatiques représentant la toute puissance financière, pour être répercutés par les élites néolibérales centristes discréditées. Cette dynamique fragmentée a également permis aux supporters d’ignorer plus facilement certaines des propos horribles que tient Zemmour ou ses agissements dont ils sont enclins à toujours approuver, y compris quand ils peuvent les rejeter moralement.
Ceci est très important pour comprendre comment les populistes autoritaires prospèrent sur les carcasses du néolibéralisme.
Dans des endroits comme au Cameroun, le dictateur a utilisé les échecs de sa politique néolibérale pour emprisonner ses opposants politiques et des personnes perçues comme telles sous couvert une parodie de lutte contre la corruption, contre le terrorisme, puis de complot insurrectionnel.
De plus, l’échec de ces politiques néolibérales est la raison pour laquelle de nombreux Africains choisissent la voie de l’exil dont Zemmour se plaint au quotidien avec une rare démagogie.
Cela touche évidemment le cœur de la défense des droits de l’Homme et ce qui compte vraiment pour l’être humain. Notamment comment les humains doivent être évalués et interagir. Aussi comment le sacré devient un mécanisme régulateur pour comprendre la politique comme théologie laïque et les valeurs humaines.
Tout cela projette le danger de renoncer à notre propre chance de nous engager en politique et de contribuer à façonner nos propres vies; et vient littéralement mettre nos propres vies en danger. Autant dire qu’ignorer la politique à nos risques et périls devient un vaste euphémisme.
D’où la nécessité de reconnaître le sacré comme le lieu où se prennent les décisions concernant la vie et la mort, la valeur humaine et l’inutilité humaine.
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Membre de l’Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – ICL2P
English version
Performative Authoritarian Populism and the Rotten Politics of neoliberalism.
By Olivier Tchouaffe, PhD, Fellow of The CL2P Institute (ICL2P)
Eric Zemmour is the direct consequence of neoliberal politics, a new settlement consolidated under the presidency of Nicolas Sarkozy through Emmanuel Macron.
This narrow spectrum of bipartisan responsible opinion now known as “centrism,” is a veneer over underlying structures that are rotten. There is the patina or the veneer of a functioning system, but the foundations of it are so decayed that they can’t take the stress. That was true in the Weimar Republic in Germany, before the Nazis took full control. That was true in Yugoslavia before the civil war and ethnic violence. It is true in countries like Cameroon, in throes, of multiple civil wars.
Thus, Zemmour’s partisan, like Donald Trump, are united only in grievances — and with it, what mattered to Zemmour’s supporters is hearing their grievances being given a forceful voice, and by someone too powerful to be contained by discredited centrist neoliberal elites. This fragmented dynamic also made it easier for supporters to overlook some of the things Zemmour said and did that they were less keen to endorse or even disagreed with.
This is very important to understand how authoritarian populists thrive on the carcasses of neoliberalism.
In places, like Cameroon, the dictator used the failures of his neoliberal politics to jail his political opponents and people perceived as such. More, the failure of these neoliberal politics is the reason why many Africans are choosing the road of exile Zemmour is complaining about with a rare demagogy.
This goes at the heart of human right politics and who really counts as a human being. Precisely, how humans are to be valued. Thus, how the sacred becomes a regulative mechanism to understand politics as secular theology and human values.
Thus, the danger of surrendering our own chance to engage in politics and have a hand in shaping our own lives to literally putting our own lives at risk. To say that to ignore politics at our peril becomes a vast understatement.
Hence, the necessity to recognize the sacred as the place where decisions about life and death, about human worth and human worthlessness, are made.
Olivier Tchouaffe, PhD, Fellow of The Committee For The Release of Political Prisoners Institute T– ICL2P