Source: RFI, le 24-03-2017
La RDC est toujours dans l’impasse politique. Les discussions entre majoritĂ© et opposition pour organiser la transition jusqu’Ă l’organisation d’Ă©lections sont au point mort depuis l’accord trouvĂ© le 31 dĂ©cembre dernier. Les Ă©vĂŞques congolais, mĂ©diateurs dans cette crise, ont dĂ©jĂ exprimĂ© leur impatience. Et les membres de la CENCO ont abordĂ© ce sujet avec le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, qui appelle lui aussi Ă reprendre au plus vite les Ă©changes.
Jean-Marc Ayrault: “Il y a urgence, car si cet accord n’est pas respectĂ©, la population risque d’être déçue.”
Jean-Marc Ayrault a reçu, au Quai d’Orsay, le prĂ©sident de la confĂ©rence Ă©piscopale Monseigneur Marcel Utembi ainsi que son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, l’abbĂ© Donatien Nshole. A l’issue de cet entretien, ce dernier s’est rĂ©joui du soutien de Paris. Il demande Ă ce que l’obligation de respecter l’accord figure dans la rĂ©solution qui doit renouveler le mandat de la MONUSCO et demande Ă©galement Ă ce que l’accord sur l’arrangement particulier soit conclu la semaine prochaine.
AbbĂ© Donatien Nshole: “Nous avons aussi sollicitĂ© l’appui de la France pour la prĂ©sence de la Monusco, par des pressions sur les acteurs politiques”.
A l’issue de sa rencontre avec le prĂ©sident de la confĂ©rence Ă©piscopale, Monseigneur Marcel Utembi, le ministre français des Affaires Ă©trangères a estimĂ© qu’il Ă©tait urgent que les autoritĂ©s respectent leurs engagements et qu’elles appliquent l’accord conclu le 31 dĂ©cembre avec l’opposition.
Jean-Marc Ayraut a Ă©galement considĂ©rĂ© qu’il Ă©tait urgent que les autoritĂ©s congolaises autorisent le retour au Congo de personnes « fictivement condamnĂ©es », une allusion Ă peine voilĂ©e Ă l’opposant MoĂŻse Katumbi, candidat Ă la prĂ©sidentielle congolaise et en exil, après avoir Ă©tĂ© condamnĂ©.
Joint par RFI, Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement congolais, a réagi à ces déclarations.
« La délicatesse de la situation en République démocratique du Congo exige de tous les amis de la République démocratique du Congo – et la France est comptée parmi les amis de la République démocratique du Congo – de faire preuve de réserve et donc éviter les postures injonctives », a-t-il déclaré.
« Nous sommes allés aux négociations parce que nous avons des problèmes. S’il ne suffisait que de donner des injonctions pour les résoudre, eh bien Monsieur Ayrault aurait résolu nos problèmes. Et Jean-Marc Ayrault, je pense, parle d’une chose qu’il ignore, en parlant de personnes fictivement condamnées. Je ne laisserai pas une autorité française tourner en dérision la justice congolaise et parler de personnes fictivement condamnées », a tenu à souligner Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement congolais.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)