Je lis certains se réjouir depuis un certain temps dans des publications et commentaires de certains camerounais en prédisant à leurs compatriotes anglophones je cite: “la fin de la récréation, l’ordre qui va désormais régner par tous les moyens” c’est à dire par la terreur meurtrière répandue sur toute l’étendue de leurs deux régions…Comme si la dictature en place faisait face à une grève banale d’étudiants dans les universités et pouvait en venir à bout par l’unique répression systématique et sauvage, dont elle est si coutumière.
Attention danger!
En effet c’est d’une part méconnaître la place que le droit international accorde à la nécessaire protection des minorités, qui dans le cas d’espèce peut rapidement virer à protéger contre de véritables crimes de masses voire contre l’humanité projetés par certains hauts responsables camerounais, et qui pourraient à tout moment être portés devant les instances internationales par un groupe linguistique majoritaire dans le reste du monde et dans les principales instances de décision internationale.
D’autre part, ont-ils seulement pris conscience, qu’en refusant délibérément comme le fait le régime de Yaoundé de continuer la concertation avec les organisations représentatives de la société civile anglophone, il est entrain de convertir l’écrasante majorité de nos compatriotes anglophones à l’inéluctable auto-détermination, dont ils n’en voulaient précisément pas jusqu’ici; avec des instruments juridiques largement à la portée d’une des diasporas camerounaises les plus structurées, remuantes et agissantes à l’étranger?
Quel est donc ce pays où des personnes sous l’emprise du tribalisme fasciste s’interdisent ou refusent de raisonner comme des êtres humains dotés d’un minimum de raison?
Mesdames et Messieurs allez-y donc avec les purges systématiques que vous promettez aux leaders syndicalistes et politiques anglophones, puis les massacres à grande échelle des populations civiles…et nous en reparlerons ici dans quelques mois ou années de cette “indivisibilité du Cameroun” qui nous est chère, à un moment particulièrement critique où ce pays fait face à un autre foyer de tension contre les islamistes de Boko Haram dans sa partie septentrionale.
Merci
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME DES PEUPLES CONDAMNE LE RÉGIME BIYA SUR LES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME PERPÉTRÉS DANS LA ZONE ANGLOPHONE
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) continue de suivre de près la détérioration de la situation des droits de l’homme au Cameroun, Etat partie à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine), causée par les protestations en cours dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest du pays.
La Rapporteure de la Commission pour le Cameroun et Rapporteure spéciale sur les défenseurs des droits de l’homme en Afrique, l’Honorable Commissaire Reine Alapini-Gansou, est profondément préoccupée par la détérioration de la situation des droits de l’homme au Cameroun, en particulier : les meurtres de civils ; le déploiement de personnel militaire armé, des forces spéciales de sécurité (BIR) et de machines de guerre dans ces deux régions ; l’utilisation disproportionnée et mortelle de la force et de la violence pour dissuader les avocats, les enseignants, les étudiants, les civils et les manifestants pacifiques et non armés à Bamenda, Buea et Kumba ; le viol d’étudiantes à Buea ; les arrestations arbitraires, les détentions et les rouées de coups sans merci orchestrées par la police, la gendarmerie, l’armée et les BIR, suite aux grèves et manifestations qui se poursuivent depuis octobre 2016.
La Rapporteure spéciale a reçu des informations selon lesquelles les grèves et les manifestations auraient été provoquées par ce qui était appelé « le problème anglophone », en raison du mécontentement des avocats, des enseignants et de la société civile du Cameroun anglophone qui cherchaient légitimement et pacifiquement à mettre un terme à la destruction et à l’élimination graduelle mais systématique du système juridique du Common law et du système d’enseignement anglo-saxon ; à la marginalisation et à la négligence, par l’administration du Cameroun, des deux régions anglophones du Cameroun ; et demandaient le retour au système de gouvernance fédéral.
La Rapporteure spéciale est particulièrement préoccupée par les allégations de décès de plus de neuf (9) Camerounais lors des manifestations à Bamenda, Buea et Kumba et les allégations selon lesquelles le Gouvernement envisage une arrestation massive, des enlèvements et l’assassinat de dirigeants d’associations d’avocats, de syndicats d’enseignants, de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme, comme moyen de contrecarrer la cause anglophone.
Le Rapporteur spéciale condamne fermement l’utilisation alléguée d’une force disproportionnée contre les civils, la répression violente et mortelle de manifestants pacifiques et appelle le Gouvernement de la République du Cameroun à:
1. enquêter sur les allégations de meurtres, de viols, de traitements inhumains et de violations des droits de l’homme commis sur des manifestants pacifiques par la police anti-émeute, les éléments de la gendarmerie, de l’armée et les BIR à Bamenda, Buea et Kumba;
2. mettre immédiatement un terme aux violences alléguées contre les civils et prendre les mesures nécessaires pour veiller au respect des droits humains de ses citoyens et de tous ses habitants;
3. protéger le droit à la liberté d’expression, de réunion, le droit à la manifestation pacifique et à assurer la sécurité de ses citoyens, conformément aux dispositions de la Charte africaine;
4. mettre un terme aux arrestations et détentions arbitraires; et
5. libérer toutes les personnes arrêtées illégalement lors des manifestations.
La Rapporteure spéciale voudrait rappeler aux autorités camerounaises leurs obligations de garantir les droits fondamentaux, notamment le droit à la vie, le droit à la liberté de réunion, d’association et d’expression ainsi que le droit à l’autodétermination, conformément aux dispositions des articles 6, 7, 9, 10, 11 et 20 de la Charte africaine.
La Rapporteure spéciale demande également à la communauté internationale d’examiner la question et d’appuyer le Gouvernement camerounais dans le règlement pacifique du « problème anglophone », en encourageant un dialogue authentique et inclusif entre le Gouvernement du Cameroun et les avocats du common law, les enseignants et la société civile du Cameroun dans les régions anglophones et les autres organes mis en place pour résoudre le problème.
La Rapporteure spéciale continuera de suivre l’évolution de la situation dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun et appelle l’Union africaine à contribuer à la réalisation effective des droits de l’homme et des peuples dans l’ensemble du pays.
Fait le 13 décembre 2016 à Banjul, en Gambie
Honorable Commissaire Reine Alapini-Gansou
Rapporteur pays du Cameroun et Rapporteure Spéciale sur les Défenseurs des droits de l’homme en Afrique
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Censure – Crise anglophone: coupure intentionnelle d’internet dans le Nord Ouest et le Sud Ouest du Cameroun, une violation des droits de l’Homme
Ceux qui ont encore internet au Cameroun, compte tenu de la décision du gouvernement de couper internet dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest, ce qui constitue une atteinte aux droits de l’homme selon les Nations Unies, téléchargez cette application qui vous permettra de communiquer y compris en cas de coupure…. Faites passer le message.
Application à télécharger : FireChat
Rappel: Couper Internet est une violation des droits de l’Homme, pour les Nations Unies
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution condamnant les pays qui privent intentionnellement leurs citoyens de l’accès à Internet par des coupures. Le texte est cependant non contraignant.
La résolution ne sera pas contraignante mais il s’agit pour le Conseil des droits de l’Homme de faire passer un message : l’accès à Internet est un droit fondamental. Le 2 juillet, cet organe des Nations Unies a adopté une résolution condamnant les pays qui bloquent l’accès à Internet à leurs citoyens.
Le texte réaffirme une position des Nations Unies, maintes fois répétée, selon laquelle “les droits que les individus possèdent hors ligne doivent être également protégés en ligne”. Concrètement, la liberté d’expression, assurée par le fameux article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, doit être garantie dans le cadre d’Internet.
Opposition de certains États
Plusieurs États ont toutefois refusé d’adopter la résolution, la Russie, la Chine et l’Arabie Saoudite, mais aussi des démocraties comme l’Afrique du Sud et l’Inde. Ces pays appelaient notamment à amender le texte, de sorte à supprimer le passage suivant (alinéa 10) :
[Le Conseil des droits de l’Homme] condamne clairement toute mesure visant à empêcher ou interrompre intentionnellement l’accès à la diffusion de l’information en ligne.
L’ONG Access Now qui lutte pour un Internet ouvert et libre, a salué cette résolution, par la voix de l’un de ses dirigeants, Deji Olukotun :
Cette résolution marque un tournant dans le combat contre les coupures d’Internet. La communauté internationale a écouté les voix de la société civile – beaucoup d’entre eux ont eux même souffert de ces coupures – et a lutté dignement contre cette pratique pernicieuse.
L’organisation a recensé l’an dernier 15 blackouts d’Internet dans le monde. Cette année, elle a en déjà enregistré 20 pour le seul premier semestre.
Le texte du Conseil des droits de l’Homme vise notamment des États comme le Vietnam, qui a bloqué Facebook durant la visite de Barack Obama, ou la Turquie, qui a bloqué les réseaux sociaux après des attentats.
La résolution appelle également le monde à réduire les inégalités entre hommes et femmes dans l’accès à Internet
Source: Boris Bertolt, Journaliste d’investigation