DÉCLARATION N°000006 DU COMITÉ DE LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES SUITE À LA CONFIRMATION DE LA CONDAMNATION DE M. JEAN MARIE ATANGANA MEBARA PAR LA COUR SUPRÊME DU CAMEROUN
Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) vient d’apprendre avec regret la confirmation par la Cour suprême du Cameroun de la condamnation à 20 ans de prison ferme infligée à l’ancien secrétaire général à la présidence camerounaise, M. Jean Marie Atangana Mebara, par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun le 2 octobre 2013.
La Cour suprême entérine ainsi une forfaiture qui a consisté pour le TCS à condamner un citoyen non seulement pour un simple message porté mais aussi pour le «détournement» des sommes débloquées par le ministre des Finances de l’époque des faits (curieusement libre de ses mouvements) et dont le bénéficiaire a accusé réception.
Rappelons que M. Jean Marie Atangana Mebara et son co-accusé, M. Ephraïm Inoni (son adjoint au moment des faits et ancien Premier Ministre) sont accusés du «détournement» de 1,7 milliards de F CFA dans le cadre de la gestion des créances de la défunte Cameroon Airlines envers ses loueurs d’avion.
Cette condamnation définitive est la deuxième dont écope M. Atangana Mebara après celle de 15 ans de prison intervenue en janvier 2016. Le 22 juin 2016, il a été condamné en instance à 25 ans de prison ferme pour une autre affaire de malversations financières. Ce sera ainsi la troisième «affaire Atangana Mebara» que connaîtra la haute juridiction dans les prochains jours ou mois.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques:
– Constate que M. Jean Marie Atangana inspire une peur bleue au régime dictatorial de Paul Biya au point que ce dernier se sent obligé d’utiliser les moyens les plus inimaginables, qu’hésiteraient à employer y compris les dictatures connues pour être les plus brutales et fermées du monde pour maintenir un homme voué aux gémonies en prison.
– Dénonce l’acharnement et les parodies de procès politiques contre la personne de M. Jean Marie Atangana Mebara
– Réitère que ses ennuis judiciaires puisent leurs origines des nombreux bulletins des services secrets camerounais qui le présentaient comme un membre du G11, groupe informel de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011.
– Invite la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à saisir la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples afin de contraindre les autorités camerounaises à mettre en application les recommandations contenues dans sa Communication 416/12, à savoir libérer M. Jean Marie Atangana Mebara et le dédommager à hauteur de 400 millions de F CFA pour détention arbitraire.
-Appelle à la libération immédiate de M. Jean Marie Atangana Mebara
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Paris le 27 juin 2017